Etat prédateur ou autorités morales: Rupture ou continuté?
Après la cérémonie d’investiture du président réélu, voire plébiscité, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, tout feu tout flamme, grandeur nature, éblouissante, glamour, le 20 janvier au stades des martyrs de la Pentecôte, l’heure est maintenant aux analyses sans émotion.
L’intelligenstia congolaise devrait se mettre au travail pour proposer, en guise de contributions, toute démarche susceptible d’accompagner le chef de l’Etat requinqué par la plébiscité de ses concitoyens lors des élections du 20 décembre 2023. En tant que presse avant-gardiste d’investigation, d’analyse prospective et des solutions, GRAND JOURNAL s’en voudrait en restant en marge d’un tel exercise.
Le Président devrait avoir le courage de mettre les “Autorités morales” en dehors du prochain gouvernement.
Le moins que l’on puisse dire est que le 20 janvier, la cérémonie d’investiture du Président réélu, à été ponctuée par une sorte de clameur publique. C’était en tout cas, l’un des temps forts de cette cérémonie.
Sous des ovations d’une foule d’environs cent mille personnes, des ministres du culte religieux qui se sont succédés à la tribune pour dire leurs prières, n’ont pas fait dans la complaisance. Ils ont dressé un réquisitoire sévère, sans équivoque à l’égard de l’entourage du Président Felix Tshisekedi. Les hommes de Dieu en ont profité pour amplifier la demande instante de la population exprimée lors de la campagne électorale implorant le chef de l’Etat de se débarrasser de collaborateurs corrompus, détourneurs et prédateurs. Ces derniers se comptent parmi les tenors de l’Union Sacrée de la nation. Ceux-la même qui revendiquent la paternité de la réélection de FATSHI.
Pourtant, ces partenaires encombrants du chef de l’Etat viennent de remporter la majorité à l’assemblée nationale.
Avant la nomination de Mme Tuluka, les tenors de l’USN ne se sont pas gêné à s’activer qui à devenir premier ministre ou à faire nommer son poulain. De même, ils convoitent la présidence de l’une de deux chambres du parlement. Pis, certains ont même exprimé leur mécontentement en estimant que la centrale électorale ne leur a pas attribué un nombre de sièges digne de leur poids politique. O tempora o mores!
Or, le peuple l’a clairement exprimé lors de la campagne. Il ne veut plus de la présence de mêmes prédateurs, corrupteurs, égoïstes dans les institutions de l’Etat. Comment faire, cette fois-ci, pour avoir des hommes et des femmes dont la seule préoccupation est de gouverner dans l’intérêt du peuple et non celui de ces prédateurs? La question n’est pas anodine quand la loi stipule que le gouvernement doit être l’émanation de la majorité parlementaire. Certes, mais est-ce une fatalité? Non! L’histoire est légion d’exemples de changements spéctaculaires orchestrés par des leaders décidés de rompre avec la complaisance, l’anochronisme juridique pour léguer des cas d’école à la postérité.
Dans le cas actuel de la RDC, deux tendances peuvent se dégager pour se libérer de la prise en otage du pays par une petite clique des gens. D’ailleurs, girontocrates, sans imagination, ils sont pour la plupart vomis par le peuple. Leur survie politique ne tient que par la volonté du Président Tshisekedi.
Il suffit d’un petit coup de point sur la table pour qu’ils gesticulent comme des boxeurs ivres sur le ring avant de s’écrouler tel un château des cartes. L’exemple de la chute du Front Commun pour le Congo (FCC) il ya à peine trois ans en est une parfaite démonstration.
En effet, la première piste de solution est jurisprudentielle. Elle se trouve dans la stratégie ayant donné naissance à l’Union Sacrée de la Nation, qui a permis au chef de l’Etat de changer de majorité parlementaire en cours de législature . A l’occasion, Felix Tshisekedi avait trouvé une formule taillée sur mesure: “Le salut du peuple est la loi suprême ”. Les conditions ayant milité à ce changement du reste applaudi par l’ensemble de la population étant encore les mêmes, le Président peut poursuivre le processus de ce changement. Cette fois-ci au sein de l’USN.
A l’instar de Thambwe Mwamba, Mabunda, Ilunkamba hier, aujourd’hui “les autorités morales” et leurs supplétifs doivent être envoyés en retraite politique.
Ils constituent une partie du problème de la RDC. A défaut d’une retraite pure et simple, on peut mettre un bemol en les casant dans une structure consultative. Juste une question de leur garantir une reconnaissance symbolique.
Si non, après son plébiscite par le peuple, le Président Tshisekedi signerait sa plus belle erreur stratégique historiquement parlant en regardant, ahuri, ces personnalités de se partager des postes ministériels.
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