PROCHAIN GOUVERNEMENT, TSHISEKEDI II – TULUKA : 7 INDICATEURS CLEFS DE PERFORMANCE
Certes, la nomination par le Président Félix Tshisekedi, le 1er avril, d’une femme premier ministre, Mme Judith Suminwa Tuluka, une première dans l’histoire politique de la RDC, a fait monter d’un cran la popularité du chef de l’Etat. Elle a persmis d’augmenter le capital confiance de la population en faveur du leadership politique au sommet de l’Etat. Toutefois, avoir une femme PM n’est pas une fin en soi. Tous les regards sont désormais rivés sur la qualité des hommes et des femmes qui vont faire partie de son équipe gouvernementale.
Ce casting sera le premier indicateur de sa volonté politique pour entamer des réformes et des actions nécessaires dans un pays où les défis sont énormes. Dans cet article, GRAND JOURNAL (GJ) a identifié sept critères comme indicateurs clefs qui feraient que le prochain gouvernement formé par Mme Tuluka soit performant.
Voici, selon GJ, les 7 conditions de performance indispensables sur lesquelles devrait s’adosser le prochain gouvernement de la RD Congo.
1-Taille réduite
Un gouvernement d’une taille réduite permettra à l’Etat d’épargner de l’argent et de l’affecter à des services sociaux de base en faveurs du plus grand nombre des gens et des infrastructures. Aux Etats-Unis, pour l’année fiscale 2024, le Congrès américain s’est accordé sur un budget fédéral colossal de 1.600 milliards de dollars. En dépit de ce budget faramineux, le gouvernement de Washington DC ne compte que quinze ministères sous une appellation sobre: secrétariats d’Etat. En plus du Président, il ya un Vice-Président et quinze secrétaires d’Etat. Auquels Il faut ajouter des départements exécutifs fédéraux à la tête desquels 8 autres officiels. Tous nommés par le président, et confirmés par le Sénat avant leur entrée en fonction.
En République Démocratique du Congo, la Constitution ne détermine pas le nombre de ministères. L’inflation gouvernementale est souvent dictée par le clientélisme politique des chefs des partis gourmands membres de la coalition au pouvoir qui se partagent des postes. Sans aucun souci des résultats socio-économiques.
Donc, le Président Tshisekedi et la première Ministre Mme Tuluka ont l’obligation historique de changer cela. Deux personnalités issues de l’Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS, désormais principale force politique au pouvoir, ils devraient accéder en répondant favorablement à la demande préssante de la population en mettant fin au caractère éléphantesis et dispandieux du gouvernement. Les recettes du pays sont tellement maigres pour se permettre des équipes institutionnelles obèses. D’ailleurs certains congolais souhaiteraient qu’on supprime certaines institutions telles que le Sénat, le Conseil social et bien d’autres services chevauchants.
2-Compétences
Le prochain gouvernement doit être formé sur base des critères de qualification, compétences, expertise avérée, expérience , performance dans le secteur. Depuis plus de 60 ans, les ministres sont désignés en fonction des caprices des chefs de partis politiques. Ces derniers utilisent le gouvernement comme une société privée dans laquelle ils placent des membres de famille. Le résultat, c’est la désintégration des tissus socio-économiques auxquels on assiste impuissants. Le Président Tshisekedi et Mme Tuluka devraient prendre rendez-vous avec l’histoire en faisant les choses autrement. Bien sûr, les partis peuvent toujours conserver un certain petit avantage en ayant un ou deux postes si jamais ils pouvaient présenter l’oiseau rare au portefeuille sollicité. Le Président et le 1er ministre peuvent également donner la chance à la population en nommant tout congolais qui offre le meilleur profil pour rendre compétitif un ministère.
3-Loyauté
Des femmes et des hommes nommés dans le gouvernement doivent être solidaires et loyaux. A défaut, il/elle devrait démissionner à partir du moment où ils estimeraient qu’ils ne partagent plus la vision du chef de l’exécutif . Des scènes telles qu’on a vu Mme Eve Bazaiba se livrer à des critiques désobligeantes dans les médias à l’égard du chef de l’Etat devraient prendre fin. On est dans le gouvernement parce qu’on adhère à la vision du chef de l’Etat. C’est le seul qui à été élu au suffrage universel sur l’ensemble du territoire national. Quand on n’est pas d’accord avec lui, le seul endroit où l’on devrait présenter ses arguments c’est en conseil des ministres pas dans la rue, les réseaux sociaux ou les médias. Sinon, soit on la boucle soit on remet le tablier.
4-Rajeunissement
Le prochain gouvernement devrait tenir compte de l’impératif de représentativité des groupes démographiquement dominants au sein de la population. Le critère géopolique régionaliste devrait plutôt être remplacé par l’intégration qualitative et quantitative des jeunes et des femmes qui sont des composantes majoritaires de la population. Les jeunes et les femmes sont également ceux qui paient le lourd tribut de la situation économique difficile que le pays traverse depuis des décennies. D’où, ils méritent une place de choix dans le gouvernement. Un gouvernement à la taille réduite ne saurait satisfaire l’équilibre géographique ou éthnique. Il faut plutôt nommer des personnes qui vont travailler dans l’intérêt national sur base d’un budget qui prend en compte les besoins de l’ensemble de la population, et qui est exécuté en conséquences de cause, dans la vérité, la transparence et la rédevabilité.
La classe politique congolaise est tellement devenue obsolète qu’il faille la renouveller. Jean-Jacques Rousseau dit que les adultes sont incrorigibles. Donc le changement des mentalités tant réclamée ne deviendra jamais une réalité avec la classe politique actuelle. Le Président Tshisekedi et la PM Tuluka pourraient inscrire leurs noms dans l’Histoire, entre autres, en assurant la relève d’une classe politique corrompue et prédatrice. Faute de le faire, les enfants de la RDC iront cracher sur leurs tombes!
5-Gestion de temps
Les membres du prochain gouvernement doivent être de meilleurs gestionnaires de temps. En effet, la gestion rationnelle et efficace de temps est un facteur prédominant dans la rentabilisation des sociétés modernes. Les prochains ministres devraient donner l’exemple de rendement par seconde, minute, heure, jour, semaine, mois, année. Les Anglais ne croyaient pas si bien faire en disant que le temps c’est de l’argent.
Le prochain gouvernement devrait intégrer les principes de fonctionnement d’un restaurant rapide dans leur mode opérationnel. En effet, la restauration rapide est un exemple de gestion instantanée. C’est pourquoi ce type d’entreprise brasse de milliards de dollars de chiffres d’affaires. La restauration rapide est plus rentable que les affaires minières et pétrolières. Raison pour laquelle tous les enfants en sont friands. D’ailleurs la rareté ou l’absence des “fast food” dans un pays est un signe annonciateur du marasme économique pour tout visiteur qui y arrive pour la première fois. Les prochains ministres doivent être des femmes et des hommes ponctuels dans leurs participations aux activités officielles, les audiences accordées aux citoyens et partenaires, publications des rapports ou des informations sur la gestion des affaires publiques.
6-Obligation des résultats
Le Président et la PM devraient exiger que chaque candidat ministre signe un acte d’engagement sur l’obligation des résultats. Les membres du prochain gouvernement devrait être évalués chaque six mois après leur entrée en fonction. Sauf justification cohérente avec arguments irréfutables, tout ministre sans résultats devrait perdre son poste et être remplacé après une période de six mois. Si, au cours de cette période l’ensemble des ministres ne fait pas preuve de performance tout le gouvernement devrait être révoqué pour absence des résultats. Tout ministre sans résultats dans le cadre d’exécution des projets financés par l’Etat devrait rembourser des fonds alloués à ces projets.
7-Formarmation ou renforcement des capacités des ministres et autres acteurs clefs
Par experience, il est de notoriété publique que la plupart des ministères ne fonctionnent pas. Souvent leurs animateurs trouvent des excuses du genre qu’ils n’ont pas suffisamment des budgets de fonctionnement. Certains sont même allés plus loin en qualifiant ces ministères de “bisika bikauka”, pour dire en Lingala, “des lieux arides”. Pourtant, cela n’est pas vrai. Pour tout bon observateur, ce manque de performance devrait être attribué au manque de formation nécessaire pour un leadership imaginatif et innovant. La plupart des animateurs du gouvernement ont souvent été nommés soit par clientélisme politique, soit sur base des CV séduisant bardés des diplômes parfois inutiles et inutilisables, en réalité analphabètes dans le secteur. Ces deux critères ne suffisent pas pour produire des résultats. D’où, les prochains membres du gouvernement devraient être des experts mais aussi continuellement encadrés, formés et suivis. Il ya des institutions dans le monde qui ont cette reputabilité en matière de renforcement des capacités des animateurs institutionnels tels que des ministres, députés, sénateurs, directeurs généraux…
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